Je ne te dirai pas d’aller vers la Lumière mon ami, tu y baignes…
Bonjour à tous, Je suis arrivé pour la 1ere fois au groupe de prière CHRIST EST VIVANT en Décembre 2000, un peu par hasard, juste pour accompagner une tante qui y avait été invitée et qui était souffrante depuis de nombreuses années. En ce temps-là, bien que je n’ai jamais été hostile à Dieu (il m’arrivait de suivre à la messe mes cousins très très rarement), mon être entier était habité par la haine, la violence et la destruction, absent de tout amour et de toute forme de pitié que ce soit.
J’ai toujours détesté lire, et quand j’ai entendu Ernest pour la 1ere fois annoncer la Parole et surtout dire qu’on ne peut connaître Dieu que par sa Parole donc en lisant la Bible (qui selon moi était non seulement un livre, mais bien plus gros que les autres), autant dire qu’il a commencé à m’énerver et à m’agacer, et que je n’écoutais plus rien de ce qu’il racontait, pour rester poli.
Alors que j’avais signifié à ma tante que je ne retournerais plus à cet endroit, je parle de Saint Charles, elle voulait de nouveau y aller et pour lui faire plaisir, je l’ai de nouveau accompagné. J’ignorais que ce jour aurait été l’un de ceux qui change votre vie à tout jamais. Alors qu’Ernest parlait, il a dit qu’il allait commencer à prier pour les malades et c’est ce qu’il a fait. Au bout de quelques minutes il a fermé les yeux et s’est dirigé vers moi. J’étais profondément mal à l’aise et quand une fois arrivé en face de moi il s’est tourné vers ma tante, j’ai respiré un grand coup. Après avoir prié quelques secondes en lui imposant les mains, il lui a donné l’ordre, au Nom de Jésus, de se lever et de se tenir sur ses jambes. Voici le tableau : ma tante dépassait très largement les 200 kgs, elle ne pouvait pas rester debout très longtemps sans s’étouffer et médicalement les os de son squelette ne pouvait supporter son poids, os qui avaient été attaqué par un virus et étaient de plus fragilisés. Que se passait-il ? Comment se faisait-il que ma tante pouvait désormais se tenir debout sans s’étouffer, marcher et même courir dans les allées de l’Eglise ? Je me suis mis à pleurer et j’ai tout de suite plié genou car il me semblait que Dieu était là.
Quelques jours plus tard, au travail, voici que le mot « BIBLE » s »’impose à toutes mes pensées. Moi qui détestais tant lire, voici que je faisais vite de rentrer chez moi…pour lire le plus gros de tous les livres… et en plus j’aimais ça… donc de 19h à 3h voir 4h du matin, il m’était impossible de faire autre chose. Je dévorais les écritures et elles restaient en moi, et elles rejaillissaient aussi sur mon comportement, je changeais à vue d’œil. En seulement quelques jours, j’ai senti que toute la haine s’en était allée, je me suis mis à aimer tout le monde, et j’ai commencé à comprendre, comme je l’avais entendu dire, que la Parole de Dieu nous transforme en prenant vie en nous.
Je pensais même devenir fou car j’aimais lire la Bible, le plus gros de tous les livres. J’ai donc demandé au groupe de prière de me recevoir pour prier pour moi, ce qui s’est fait assez vite. Et j’étais assis là, face au Berger Ernest, et quelques autres personnes. J’ai commencé à leur expliquer que je devenais fou, que je m’étais mis à lire la Bible de manière déraisonnable et qu’en plus j’aimais ça. Ils ont tous souris, je me suis donc dit qu’ils ne comprenaient rien et que par politesse et pour ne pas me blesser, ils essayaient d’être cool avec le p’tit jeune. Alors le Berger a pris la Parole, et j’ai littéralement rétréci sur ma chaise quand il a ouvert la bouche : « Le Seigneur te parle et te dit : « lorsque tu es venu la 1ere fois, tu disais dans ton cœur… » et là il m’a répété mot pour mot ce que j’avais dit dans mon cœur. Ce jour là j’ai su 2 choses : que Dieu lisait dans les cœurs et que cet homme n’était pas normal et avait quelque chose d’exceptionnel.
Entre la guérison de ma tante, ce rdv pour la prière… je sentais comme un appel, j’étais interpelé et je me disais que bien que timide, je devais me mettre au service de ce Dieu si bon et si merveilleux qui a fait marcher et courir ma tante. Ne sachant que faire, mais devant faire quelque chose, j’ai demandé à intégrer la chorale et j’y ai été bien accueilli par ceux qui y étaient. Je n’ouvrais pas la bouche, timidité oblige, mais je ne manquais plus une seule assemblée, ni une seule répétition.
Assez vite, j’ai eu tant de questions, que le berger a accepté de me donner ses cordonnées et je l’appelais des fois plusieurs fois par jour. Il répondait à toutes mes questions, et pas une seule fois il ne m’a dit que je le dérangeais. C’est à ce moment qu’est née notre amitié. 2 ans après la chorale, le Seigneur m’a appelé à l’intercession de semaine, et j’ai rejoins le groupe d’intercession de semaine où il était. De là, il a commencé à me former à la délivrance, à la guérison, donc même si je ne les pratiquais pas, les connaissances de base y étaient et il ne manquait que le feu vert du Seigneur pour la mise en pratique. Un jour, alors que j’étais avec lui à Saint Charles en train De débattre sur la Parole de Dieu, la présence du Seigneur a subitement envahie le bureau où nous étions et le Seigneur lui a dit : « Ernest c’est aujourd’hui le jour que j’ai choisi pour oindre mon serviteur Carl, impose-lui les mains sur le champ afin que je lui donne l’équipement nécessaire pour combattre en mon nom, libérer les captifs, guérir les malades et témoigner de moi ». On ne s’y attendait vraiment pas, mais il a suivi cet ordre du Seigneur, et fais comme Il le lui avait ordonné. Cette amitié à continuer à grandir et on devenait presqu’inséparables, toujours à parler de la Parole de Dieu, à être plongé dans les recherches pour pouvoir avancer et aller de l’avant.
Sans surprise, l’ennemi s’est déchainé contre moi et a cherché plus d’une fois à me détruire dans ma santé. Mon ami Ernest était toujours là à la brêche, prêt à voler à mon secours, ainsi que vous.
Beaucoup de personnes banalisent les mots Amour et Amitié, croient savoir ce que c’est, mais en fait, l’ignorent complètement. Il y a eu de ces moments où le combat spirituel faisait rage, soit par rapport au groupe de prière, soit personnellement, éh bien, le Frère Ernest n’a pas hésité à aller rencontrer face à face en cachette ceux qui en voulaient à ma vie pour s’opposer à eux, et sans vouloir vous vexer, je doute fort que vos amis aient été près de se faire tuer pour vous ou à cause de vous. Lui il l’a fait sans sourciller.
Frère Ernest n’était pas que le responsable de CHRIST EST VIVANT, il était bien plus que cela : un père spirituel hors norme doté d’un amour fou pour le Seigneur Jésus et d’un charisme extraordinaire, un modèle en chair et en os à suivre donné par le Seigneur. Il aimait Dieu par dessus tout et me faisait de nombreuses confidences sur l’homme qu’il avait été avant de rencontrer Dieu, sur ses projets, sa famille, les choix difficiles auxquels il avait été confronté.
De tout ce qu’il m’a dit, je garderai pour moi beaucoup de choses, mais il y en a une que je peux vous partager, il ne m’en voudra pas : « si je suis arrivé où je suis c’est grâce à Evelyne ma femme ». Quand il a rencontré Evelyne, il faisait son service militaire, il n’avait rien comme diplôme. Alors qu’il voulait faire carrière dans l’armée, Evelyne l’a plutôt poussé vers l’université, et elle l’a si bien poussé qu’il est allé jusqu’à obtenir son doctorat en Economie et a été chargé de TD à l’université. Merci Evelyne, car sans cela, nous n’aurions probablement pas connu Ernest car il aurait emprunté un chemin bien différent.
Nous avions en commun, lui et moi, cet Amour pour le Seigneur, pour Sa Parole, mais aussi pour nos frères et sœurs haïtiens, auxquels nous avons toujours été très attachés, et alors qu’il refusait toutes sortes d’invitations dans le monde, il ne manquait jamais de porter devant le Seigneur les invitations faîtes par la communauté Haïtienne en manifestant son désir d’être présent, de les aider, de prier pour eux et avec eux.
Je ne te dirai pas d’aller vers la lumière mon ami, tu y baignes depuis si longtemps. Avant toi je n’ai eu aucun ami, et maintenant que tu n’es plus là je n’en aurai plus. J’ai demandé au Seigneur, si Il le voulait bien, d’envoyer la haut pour t’accueillir en mon Nom, cet enfant que mon épouse et moi avons perdu, car vois-tu en attendant que je vienne un jour à la rencontre du Seigneur et qu’on se voit à nouveau, c’est déjà une partie de moi qui est auprès de toi. Je t’aime mon ami.
Carl 21 février 2021