Méditons avec mère Cécile Bruyère

Nul ne doit jamais oublier que la méditation est destinée à combler en notre âme une lacune, à vaincre notre inattention naturelle ; et que, s’il est très important d’en user quand elle est nécessaire, il est puéril de s’y obstiner quand elle ne l’est plus.

Elle est nécessaire tant que l’âme n’est pas pénétrée des vérités de la foi ; elle ne l’est plus, au moins d’une manière continuelle, lorsque le don de piété est assez en acte pour nous faire goûter facilement les choses saintes, et lorsque l’esprit les garde présentes et actives en nous, par une attention qui ne s’en sépare plus. Si l’âme dans ces conditions, continuait à vouloir user de la méditation, elle courrait le risque d’éteindre en elle le vrai esprit d’oraison qui ne consiste pas dans le discours, mais dans l’affection.

                                                           Cécile Bruyère, la vie spirituelle et l’oraison

                                                           La méditation conduit à l’oraison, Solesmes, p. 145

Pour aller plus loin

« Le mieux est l’ennemi du bien. »  Ce proverbe est valable aussi pour l’oraison. Vouloir le mieux, c’est-à-dire la perfection  – ou du moins la volonté de perfection –  consisterait à vouloir être Dieu, tentation qu’ont les hommes en bien des domaines. Seul Dieu est parfait. Laissons-lui cela, prenons conscience de nos lacunes, et demandons-lui de nous guider et de combler nos imperfections par sa grâce.

Ainsi, nous agirons en véritables instruments de sa divine volonté.