LE MAGNIFICAT, HYMNE A LA JOIE

                                                                                               «Mon âme glorifie le Seigneur et                                                        mon esprit a tressailli de joie en Dieu mon Sauveur (…) Il a                                     secouru Israël son serviteur,   pour se souvenir de la miséricorde –      comme il l’avait dit à nos pères – en faveur d’Abraham et de sa race à  jamais »(Luc 1,47-56)

Le cri de joie de Marie se développe comme une onde puissante qui, de versets en versets, atteint toute son amplitude, lorsqu’elle rappelle enfin la promesse première, faite à Abraham et à sa race à jamais.

Toute sa joie, tout ce que Dieu a réalisé en elle, la Vierge Marie l’oriente vers l’Israël et sa vocation. Elle ne retient rien pour elle. Elle exulte simplement de bonheur face au salut d’Israël, qui se réalise d’abord dans son sein.

La joie du Magnificat ne trompe pas. C’est le plus bel hymne à la joie. Joie née de cette rencontre profonde de Dieu et d’une âme, qui lui répond dans un don total. Joie qui dépasse l’horizon personnel, devant la découverte du plan du Salut sur l’Israël spirituel. Car ces merveilles accomplies en elle, la Vierge s’en rend bien compte, ce n’est qu’en souvenir des promesses faites à son peuple qu’elle en bénéficie.

Le Magnificat nous révèle aussi combien Marie, jeune fille d’une minuscule bourgade de Palestine, aux horizons forcément très limités, possédait une vue très large sur toute l’Histoire humaine et qui se confond, en elle, avec l’Histoire du Salut. Dieu avait pendant deux mille ans préparé son peuple. Joseph et Marie, gens simples entre tous (un menuisier, une toute jeune fille), mais nourris de l’Ecriture, étaient capables de saisir spontanément l’Amour de Dieu à l’œuvre dans le monde.

Car le Magnificat n’est qu’une mosaïque de textes de l’Ancien Testament que Marie a si longtemps portés dans son cœur ! Il contient trente-huit allusions à des passages de l’Ecriture dont dix-huit des Psaumes. Aujourd’hui, ces fragments s’assemblent comme les minuscules pierres des mosaïques de Ravenne ou de Byzance, et ne forment qu’une grande fresque.

Marie toute imprégnée de la Parole de Dieu crie sa joie, mais tout naturellement c’est à travers l’histoire d’Israël, à partir de la promesse faite à Abraham et aux Patriarches que se développe son cantique devant ce qui lui arrive.

C’est au fond le merci de l’humanité rachetée, notre merci que nous pouvons hurler avec elle devant les merveilles de Dieu.

Père Gabriel, www.oraweb.net