SI NOUS APPARTENONS AU CHRIST

                                   LE RESTE N’A PLUS AUCUN POUVOIR

                                                                              « Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et                                                                               vers qui nous allons ; et il n’y a qu’un seul Seigneur,                                                                 Jésus Christ, par qui tout existe et par qui nous                                                                                                  existons » (1 Co 8,4-6) (…)

Bien qu’il y ait en effet, au ciel et sur la terre, des êtres qu’on appelle des dieux – et il y a une quantité de « dieux » et de « seigneurs ». Quel que soit le nombre des dieux qui ont pu se promener de par le monde, il n’y a qu’un seul Dieu et qu’un seul Seigneur. Si nous lui appartenons,  le reste n’a plus aucun pouvoir et perd son aura divine. Dans sa Lettre aux Éphésiens, saint Paul a décrit le pouvoir d’exorciser qui est le propre du christianisme : « Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l’équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon. Car nous ne luttons pas contre des hommes de chair et de sang, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous» (Ep 6, 10-12). (…)Comment ne pas voir là  une description de notre monde dans lequel le chrétien est menacé par une atmosphère anonyme, par « l’air du temps », qui lui fait apparaître la foi comme ridicule et absurde ? Et comment ne pas voir qu’existe dans le monde entier un climat spirituel vicié qui menace l’humanité dans sa dignité, voire dans sa survie ? L’individu, et même les communautés humaines, semblent livrés sans espoir à l’action de telles forces. Le chrétien sait que par lui-même, il ne pourra maîtriser cette menace. Mais dans la foi, dans la communion avec le seul véritable Seigneur du monde, lui est déjà donné « l’équipement de Dieu » grâce auquel, dans la communion avec le corps tout entier du Christ, il pourra s’opposer à ces forces. Car il sait que dans la foi, le Seigneur nous restitue le souffle pur, le souffle du Créateur, le souffle de l’Esprit Saint qui seul apporte au monde la guérison.

Nous pouvons donc être tout à fait d’accord avec les derniers mots du livre de Jeremias quand il dit : « L’année de grâce que Dieu avait promise est commencée. Car est apparu Celui dont la gloire cachée flamboie derrière chaque parole et chaque parabole : Jésus, le Christ, le Sauveur. » (J.Jeremias)(…)

Extrait de Jésus de Nazareth, Joseph Ratzinger BENOIT XVI.